5 idées fausses sur les phobies qui freinent la guérison

Il suffit d’un mot, d’une image ou d’un contexte pour que tout bascule.

Le cœur qui s’accélère, les mains moites, le souffle court. Voilà ce que vivent des millions de personnes face à leur phobie (sans toujours mettre de mots dessus).

Et pourtant, malgré l’intensité du vécu, beaucoup hésitent à chercher de l’aide. La faute à des idées reçues bien accrochées, souvent répétées, rarement remises en question.

Certaines ont même traversé les générations, comme si elles faisaient partie du kit de survie émotionnel. Elles freinent les élans, alourdissent les démarches et entretiennent la honte.

Aujourd’hui, on remet les pendules à l’heure. Parce que comprendre ce qui vous freine, c’est déjà commencer à bouger.

« Les phobies, c’est juste dans la tête »

Ce mythe a la peau dure. On l’entend dans les repas de famille, au bureau, ou même parfois en cabinet médical.

L’idée que la phobie serait “moins grave” qu’un trouble physique la rend invisible aux yeux de beaucoup. Pourtant, le corps parle autant que l’esprit. Tachycardie, sueurs, nausées, paralysie : les réactions physiologiques sont bien réelles, immédiates et parfois violentes.

C’est comme dire à quelqu’un qui fait une crise d’asthme qu’il suffit de “se calmer”. On voit bien que ça ne tient pas la route. Et pourtant, ce raccourci continue de faire des dégâts.

Résultat : beaucoup culpabilisent de ne pas “prendre sur eux”. Ou se taisent, de peur d’être moqués.

Ce décalage entre ce qui se vit et ce que les autres perçoivent empêche d’en parler. Et sans parole, difficile d’agir.

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« Il faut affronter sa peur pour s’en débarrasser »

C’est la phrase choc qu’on entend dans les films ou les vidéos “motivation” : “Regarde ta peur dans les yeux et fonce.”

Dans la réalité ? C’est un raccourci brutal. Car s’exposer sans préparation, c’est surtout risquer de se figer. Ou de traumatiser encore plus le corps et le mental.

Les approches modernes travaillent souvent en douceur, par étapes, avec des outils variés : respiration, hypnose, TCC, EMDR… Il ne s’agit pas d’esquiver, mais de respecter le rythme du cerveau.

Un travail bien mené peut inclure une forme d’exposition. Mais elle vient au bon moment, avec un cadre sécurisant.

Faire croire que la confrontation est la seule voie, c’est oublier la complexité des mécanismes en jeu. Et surtout, mettre la pression à ceux qui n’en peuvent déjà plus.

« C’est lié à un événement traumatique, donc je sais d’où ça vient »

Beaucoup pensent que pour “comprendre sa phobie”, il suffit de se rappeler le moment déclencheur. Et que s’il n’y a pas de souvenir net, c’est que ce n’est “pas si grave”.

En réalité, le lien entre un événement et une phobie peut être flou, décalé, symbolique, ou même absent. Le cerveau, surtout dans l’enfance, enregistre des associations parfois étonnantes.

Un bruit, une odeur, une ambiance suffisent parfois à imprimer une peur profonde, sans que la mémoire consciente en garde une trace claire.

Autre point : certaines phobies se construisent par “transfert” ou mimétisme. Voir quelqu’un paniquer face à un chien peut suffire à ancrer une peur durable.

Le piège, c’est de rester bloqué sur une explication unique. Chercher “le” souvenir précis peut parfois détourner de l’essentiel : avancer avec ce qu’on ressent ici et maintenant.

« Ça passera avec le temps »

Cette idée-là rassure… mais fait perdre un temps précieux.

La vérité, c’est que beaucoup de phobies tendent à s’ancrer davantage avec les années, surtout si elles ne sont jamais abordées. Le cerveau, en évitant les déclencheurs, renforce le message : “Ce danger est réel.”

Et plus on évite, plus la peur s’étend à d’autres situations, parfois imprévues. La phobie de l’avion peut s’élargir aux aéroports, puis aux voyages, puis à tout ce qui implique une sortie de la routine.

Agir tôt ne signifie pas foncer tête baissée. Mais c’est accepter que cette peur a une place, qu’elle mérite d’être entendue (et que oui, on peut changer les circuits internes, même après des années).

Le temps seul ne fait pas tout. Mais la décision d’en parler, elle, peut tout changer.

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